La production de produits finis, la deuxième application industrielle de l’impression 3D

Produire des voitures, des avions, des maisons avec une imprimante 3D, c’est possible ? Pas tout à fait, mais on s’en approche ! Depuis quelques années, l’impression tridimensionnelle fait son chemin dans les ateliers de production.

Une technologie adaptée à la production de petites séries

Si les imprimantes 3D sont désormais capables d’imprimer des matériaux utilisés dans les produits définitifs comme le plastique ABS ou le métal, la lenteur du processus rend impossible l’impression d’objets en grande série. Un modèle 3D volumineux et complexe peut en effet nécessiter plusieurs dizaines d’heures d’impression, voire des centaines dans certains cas. Impossible donc de tenir la cadence d’une production à la chaîne.

C’est pourquoi l’impression 3D joue principalement un rôle dans les industries où les séries sont limitées. On la retrouve encore une fois dans l’aéronautique, où les séries à concevoir sont généralement faibles. Les pièces en titane de l’avion de combat F-35 de Lockheed Martin ont ainsi été intégralement imprimées. Il en a été de même pour les pièces du Boeing 787 ou celles du drone de combat européen Neuron. La technologie a également été reprise dans le domaine de la santé, où l’impression 3D permet notamment la fabrication de prothèses en titane sur mesure par exemple.

Des gains de temps

Si le processus d’impression 3D est trop lent pour une production en grande série, il présente en revanche une rapidité avantageuse pour les productions limitéesAlors que l’usinage classique est assez lent, certains procédés d’impression permettent de déposer 7 à 20 kilos de métal par heure.

“ Certains avions ne sont construits qu’à une centaine de spécimens. Réaliser un moule pour une pièce déclinée en si peu d’exemplaires revenait très cher. L’impression tridimensionnelle est donc une solution ultracompétitive ”, explique Philip Hoarau, PDG de Cresilas, qui a introduit en France les tout premiers modèles d’imprimantes 3D il y a déjà vingt-cinq ans.

C’est également vrai pour des pièces montées sur des avions civils en exploitation. Car certains matériaux utilisables sur ce type d’imprimantes ont obtenu les agréments des constructeurs aéronautiques. “ Je me souviens d’un industriel de ce secteur qui a eu impérativement besoin d’une pièce pour pouvoir présenter son nouveau modèle en vol lors d’un important salon professionnel. La réaliser à partir d’un moule aurait pris deux mois. L’impression 3D l’a sauvé : l’élément requis a été produit dans la nuit, et l’avion a pu voler le lendemain ”, raconte Philip Hoarau.

Une production moins coûteuse

Un autre avantage de l’impression 3D est relatif aux stocks. Les entreprises qui utilisent l’impression 3D pour produire des objets sur commande impriment au fur et à mesure des demandes et n’ont plus de stocks à gérer. C’est le cas du bijoutier en ligne Gemmyo, qui possède 5 500 modèles de bijoux sur son site sans posséder ni stocks ni moules : “Tout ce que nous détenons, ce sont des plans en images de synthèse, explique la cofondatrice, Pauline Laigneau. Ils nous servent à imprimer en 3D – dans une résine spéciale – l’objet demandé par le client. Celui-ci est ensuite recouvert de silicone, puis nous coulons dans cette forme le métal précieux qui remplacera la résine.” Un procédé qui permet donc à la start up d’économiser une coûteuse assurance, le prix du local ainsi que les frais de logistique.

C’est par cette même methode que Cresilas réalisait les maîtres modeles des carters de boites de vitesses des formules 1 et l’utilise encore dans de nombreuses autres applications, investissant en 2014 dans l’achat d’une VoxelJet VX1000.

Source: https://impression3dindustrie.wordpress.com/etude/production-de-produits-finis/

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